La Saba de la Cité portugaise relève presque du mystère. On ne trouve à son sujet ni archives, ni documents écrits, si ce n’est deux ou trois cartes postales sur internet, en noir et blanc, qui témoignent de son existence…
Dans l’architecture urbaine ancienne de la ville d’El Jadida on dénote la spécificité d’un élément rare d’origine arabo-islamico-amazighe : les Sabas. Cette caractéristique est constatée notamment en médina et dans la Cité portugaise. Cet aspect architectural n’est donc pas exclusif de la Cité portugaise (XVIème siècle) car on le retrouve, à ce jour, dans d’autres anciens quartiers de la ville (XIXème siècle) sous l’appellation arabe «Saba». Dans quelques cités anciennes du Maroc comme Boujad, Salé, Azemmour, Essaouira ou la cité des Habous à Casablanca, on peut trouver des Sabas et des ruelles partiellement ou entièrement couvertes. Le mot Saba a plusieurs sens en langue arabe, mais : pour le cas d’espèce, en dialecte marocain, il désigne un plancher bâti en hauteur sur une rue entre deux murs de deux maisons en vis-à-vis. En principe, un passage sous-saba est couvert. La construction au-dessus d’une rue permet de gagner de l’espace habitable et de procurer un abri pour les passants lors des intempéries.
Par Mustapha Jmahri
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La saba n’est pas propre à El Jadida car on la retrouve dans presque toutes les anciennes villes. A Fès on l’appelle « sabat » qui veut dire passage au-dessus de la rue et peut même constituer une pièce dans une seule maison longeant la rue. Parler alors de « saba » comme une spécifité d’El Jadida peut paraître étrange…