Malgré la courte durée que Mohammed V a passé sur le trône du Maroc après l’indépendance, il a, comme beaucoup de faits l’indiquent, remis en place la monarchie, l’a renforcée et lui a donné ainsi l’aspect qu’elle a aujourd’hui.
Mis sur le trône par les forces de l’occupation à l’âge de 18 ans, il a pu passer près de 20 ans à observer et apprendre à faire de la politique. S’il s’oppose à la loi sur les juifs ou prend la liberté de discuter, négocier et signer avec les grands du monde de l’époque, à savoir Churchill et Roosevelt, lors de la célèbre Conférence d’Anfa; et s’il soutient le parti de l’Istiqlal qui luttait pour l’indépendance du Maroc, ce n’est qu’en 1947 qu’il allait pratiquement se rebeller contre les généraux du Protectorat et prononcer un discours resté célèbre à Tanger.
Tanger, 1947 : le point de départ
Comment a-t-il pu prendre cette liberté de parole sans l’aval du Grand Protecteur, la France ? Qui lui a conseillé d’aller parler du haut de la grande tribune internationale, Tanger, où la presse mondiale pouvait faire écho de son discours ? C’est à partir de ce moment que l’on a compris que le jeune roi, que la France et surtout le Protectorat avaient mis sur le trône pour bien le maîtriser, entamait la reconquête de son vrai rôle.
Par Moulim El Aroussi
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