Au Maroc comme ailleurs, les alliances matrimoniales ont toujours constitué un enjeu politique. Notamment avec nos «frères» du Machreq.
Le penchant des dignitaires marocains pour des alliances matrimoniales avec les dignitaires du Machreq ne date pas d’hier. Déjà, au XVIIIème siècle, le sultan Sidi Mohammed Ben Abdallah (1757-1790), dont l’ambition politique était de faire du Maroc un partenaire respectable au-delà de ses frontières, avait donné une de ses filles en mariage au prince de La Mecque, le Chérif Sorour. Ainsi, nous dit l’historien Naciri, le sultan alaouite, motivé par un désir de s’unir aux dignitaires des Lieux saints de l’islam, arrangea dans ce but un mariage entre sa fille et le prince Sorour. En 1769, Sidi Mohammed nomma à la tête de la caravane des pèlerins son fils aîné Moulay Ali et le chargea de prendre en charge le mariage de sa sœur, en lui assurant des festivités somptueuses dignes des deux familles chérifiennes. Le sultan avait à cette occasion envoyé des dons et des cadeaux pas seulement aux gens de La Mecque mais également à un grand nombre de notabilités sur tout le trajet que devait emprunter la caravane, et même bien au-delà: Tripolitaine, Egypte, Syrie, Yémen…
Mohamed El Mansour
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