Comment l’une des plus anciennes cités du Maroc antiques a fini par être abandonnée ou presque, après avoir été un beau fleuron des ères phénicienne, romaine et musulmane ?
Lixus est une ville aux origines légendaires. D’après la tradition, son temple dédié à Melqart, construit vers 1101 av .J.-C serait plus ancien que celui de Gades. La mythologie gréco-romaine place à Lixus et dans ses environs la cueillette des pommes d’or du jardin des Hespérides, le combat entre Hercule et Année : le dragon qui gardait le fameux jardin. Les fouilles exécutées reconnaissent au site plus de 22 siècles d’histoire. Lixus était un véritable carrefour où toutes les civilisations méditerranéennes se sont rencontrées : phénicienne, maurétanienne, carthaginoise, romaine et islamique. La ville est présente dans la plupart des textes concernant le Maroc. Son nom a sûrement subi quelques modifications. Sur les monnaies, la ville est nommée Lks, Lix, Lixs. Elle est Lixa chez Alexandre Polyhistor, Lynx pour Strabon, et Trynx pour les autochtones comme nous l’indique Strabon toujours.
Au VIème siècle av. J.-C., le texte du Pseudo-Scylax cite la ville phénicienne de Lixus, et la ville libyque avec son port sur l’autre rive du fleuve. Au Vème siècle av. J-C., Hannon le Carthaginois évoque dans son périple le fleuve nommé lixos et le peuple des Lixites. Pline l’Ancien au Ier siècle ap. J.-C. nous rappelle la légende qui place l’un des exploits d’Hercule (la cueillette des pommes d’or des jardins des Héspérides) à Lixus et nous apprend que Lixus devient colonie sous Claude.
Par Hicham Hassini
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