Au XVIIème siècle, le Maroc et la Hollande nouent des relations amicales et commerciales et rêvent d’une intervention commune contre l’Espagne. Mais la piraterie finira par les fâcher. Récit.
Dans les affaires comme dans la guerre, nouer de nouvelles alliances, même les plus inattendues, est absolument primordial. Cette réflexion, purement pragmatique, la Hollande (à l’époque Provinces Unies ou Pays-Bas) et le Maroc l’ont appliquée concrètement dès 1610 avec la signature d’un traité d’amitié, et ce à la barbe des autres puissances européennes, notamment la France et l’Angleterre, qui n’y étaient alors jamais parvenues. Le rapprochement entre les deux royaumes a débuté à la fin du XVIème siècle, avec une alliance entre les Hollandais et le sultan Ahmad Al Mansour contre un ennemi commun, l’Espagne. Mais à la mort du sultan, en 1603, une guerre de succession éclate entre ses trois fils, Moulay Cheikh, Moulay Abou Farès et Moulay Zidane ; et change la donne. Les horreurs de cette lutte fratricide sont telles qu’un historien, dont l’histoire n’a pas retenu le nom, a écrit qu’elles «auraient fait blanchir les cheveux d’un enfant à la mamelle», selon Henry Castries, dans «Les Sources Inédites de l’’Histoire du Maroc». Finalement, la bataille prend fin, et Moulay Zidane, grand vainqueur, monte sur le trône, quelques mois après la disparition de son père, et devient le neuvième sultan de la dynastie saadienne, alors que le pays est livré au chaos total.
Par Nina Kozlowski
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