L’ex-patron de presse français Jean-Louis Servan-Schreiber, a succombé au coronavirus le 28 novembre dernier à l’âge de 83 ans. Très attaché au Maroc, il restera comme l’un des acteurs de la mutation de la presse nationale au milieu des années 1990.
Il y’a encore 30 ans, la presse marocaine était quasi-exclusivement partisane. Un héritage politique hérité des années post indépendance. La mue se produit au cours de la décennie 1990 et Jean-Louis Servan-Schreiber n’y est certainement pas étranger. Avant de se faire connaître dans le royaume, Servan-Schreiber a d’abord fait ses gammes en France, dans l’ombre de son frère ainé Jean-Jacques, co-fondateur de l’hebdomadaire L’Express. Plus tard, il se spécialise dans la presse économique en cofondant le magazine L’Expansion en 1967 (disparu en 2017). C’est par le biais de son réseau européen de presse économique, Eurexpansion, qu’il se penche sur le cas de la presse nationale. En 1991, Servan-Schreiber rachète totalement l’hebdomadaire marocain La Vie Economique, alors propriété de Marcel Herzog. S’impliquant de plus en plus dans le marché marocain, il dirige personnellement ce magazine entre 1994 et 1997 et en fait le premier hebdomadaire d’information du pays. L’ancien patron de presse a témoigné de son parcours marocain dans une Grande Interview, à lire dans le numéro 88 de Zamane.