De la naissance à la mort, le parfum, entre usage sacré et profane, ponctue et marque les différents rituels de passage au Maroc. Il en est de même pour toutes les cérémonies et les fêtes religieuses.
Même si, aujourd’hui, les noms des grandes marques dominent partout le marché des cosmétiques au Maroc, les parfums traditionnellement utilisés par les Marocains continuent de connaître un large usage au sein de la société marocaine. C’est que la tradition des parfums au Maroc puise son inspiration dans la flore et les fragrances locales enrichies des influences venues d’Orient et d’Andalousie. Le parfum au Maroc est d’abord l’expression du raffinement, il témoigne de la place accordée au beau dans la culture et l’art de vivre marocains. Dans chaque famille, des femmes expertes ont l’habitude de préparer tout le nécessaire pour les soins de la peau et des cheveux. Elles détiennent le secret des recettes anciennes pour les soins du corps à partir d’huiles essentielles, herbes aromatiques, argile, savon noir et d’autres fragrances d’origine végétale et animale. C’est dans les cuisines et patios des maisons que les femmes s’adonnaient à la préparation des recettes de beauté. De cet univers se dégageaient des senteurs de myrte, de pétales de rose, de fleurs d’oranger, de ghassoul, de graines de harmel (Peganum harmala), de clous de girofle, de citron vert, d’écorce de grenadier… Les cuisines et patios parfumés se transformaient alors, comme par magie, en jardins enchanteurs. Outre les alambics en cuivre, les familles possèdent et collectionnent de précieux aspersoirs, de petites amphores en verre soufflé, encensoirs et divers objets pour conserver et présenter les parfums faits maison. Les encens, le Khôl pour les yeux, la Toutia utilisée comme talc étaient précieusement conservés dans des boîtes en bois ou en métal.
Par Abderrazzak Benchaâbane
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