Alors qu’il dispose d’un riche legs, le Maroc souffre pourtant d’une absence de conscience historique à l’égard du patrimoine. Paradoxe flagrant, l’inflation de discours sur la sauvegarde et la réhabilitation de ce dernier contraste avec les actions menées sur le terrain.
On ne peut s’empêcher d’éviter quelques interrogations insistantes à propos d’une question actuellement fort débattue : pourquoi le Maroc souffre-t-il d’une absence de conscience historique à l’égard du patrimoine ? Notre pays dispose pourtant d’un riche legs dont certaines composantes ont obtenu une reconnaissance internationale comme étant d’une valeur universelle. Or, nous produisons une inflation de discours sur la sauvegarde et la réhabilitation du patrimoine des villes et des campagnes, comme les ksours des oasis par exemple ; mais une distance énorme sépare les discours de l’action. D’un côté, une abondance d’études, de missions d’experts, de propositions de financement, et de structuration d’institutions de sauvegarde. De l’autre, une absence de stratégie cohérente et de réalisations qui demeurent parcellaires et ponctuelles. Ce qui contribue à la continuité du processus de dégradation d’un certain nombre d’œuvres architecturales et urbanistiques d’une grande valeur, comme la dégradation des bâtiments et de l’espace urbain traditionnels. On a remarqué que sans l’intervention in extremis de certaines personnalités soucieuses de la sauvegarde du patrimoine, une tentative de « restauration » de la mosquée de la Qaraouiyine faillit aboutir à une véritable catastrophe architecturale et culturelle. Autant de paradoxes auxquels nous nous proposons d’apporter quelques éclairages.
Par Mohamed Naciri
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