«Même Vasco de Gama, dont le voyage épique est largement célébré au Portugal, se serait fait aider par un pilote musulman pour atteindre l’Inde», note un article publié le 10 juin dernier sur le site d’Al Jazeera. La journaliste Marta Vidal s’y intéresse à l’héritage musulman du Portugal. Le pays, à l’instar de toute la moitié sud de la péninsule ibérique, est sous domination musulmane pendant cinq siècles, entre le VIIIème et le XIVème. Une réalité souvent occultée dans les livres d’Histoire portugais qui, selon l’article, se base sur une mémoire «devenue majoritairement catholique ». Lorsqu’ils évoquent l’épisode d’Al Andalus, les manuels scolaires « mettent davantage l’accent sur la reconquête triomphante du territoire par les chrétiens, aidés des Croisés, qui prit fin au XIIIème siècle». Pour inverser la tendance d’une relecture partielle de l’histoire, le Portugal mise sur une nouvelle génération d’historiens, d’intellectuels et d’archéologues. C’est le cas par exemple de l’écrivain portugais Adalberto Alves qui explique dans l’article avoir «dressé une liste de mots portugais dérivés de l’arabe. Ce qui a commencé comme une simple curiosité s’est transformé en un projet d’une décennie qui a conduit à la publication en 2013 d’un dictionnaire de plus de 19.000 expressions et mots portugais d’origine arabe». La linguistique est un moyen de s’approprier un héritage et ouvrir les horizons d’une meilleure acceptation du passé musulman du Portugal. Le pays semble sur la bonne voie.
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Adalberto Alves a passé ces 35 dernières années à répertorier toutes les influences arabo-musulmanes sur la culture portugaise : de la poésie à la langue en passant par la musique, le tissage des tapis, les pâtisseries ou encore l’architecture.