Le patrimoine urbain est souvent considéré comme un capital culturel stagnant et un obstacle au développement urbain. Les politiques de conservation conventionnelles ont soutenu «le monument» tout en rejetant, intentionnellement ou pas, le développement durable du patrimoine.
La définition et la portée de la conservation ont changé de la préservation exclusive d’objets et de monuments historiques pour couvrir les exigences nouvelles et stimulantes du développement. L’idiome européen de la conservation du XIXe siècle que les institutions de conservation, à travers le monde, ont poursuivi pour définir l’historicité des bâtiments et des sites a montré ses limites. Ainsi, la conservation réactionnaire à la modernisation et à l’industrialisation généralisées n’est plus à la mode. La philosophie qui découle de la conservation d’un objet individuel ou d’un monument comme témoin d’un environnement historique disparu ne peut pas dicter les règles pour d’autres régions du monde où le patrimoine urbain respire encore et demeure dynamique. L’environnement historique vivant des pays en développement principalement en Afrique et en Asie constitue une preuve inéluctable à l’inadéquation de la conservation importée. Les villes historiques de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient sont aujourd’hui des exemples clés du patrimoine durable et dynamique. En dépit de la modernisation et de l’étalement urbain de ces villes, leurs noyaux historiques maintiennent toujours des formes urbaines historiques uniques qui ont fonctionné pendant des siècles. La capacité et le niveau d’adaptation aux changements contemporains nécessitent d’être minutieusement explorés dans la plupart des médinas. Au moment où ces dernières subissent une énorme pression de la densité, de la pauvreté et de l’urbanisation, leur tissu urbain demeure d’une durabilité urbaine sans précédent.
Par Hassan Radoine
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