L’Académie du Royaume du Maroc a organisé, les 25 et 26 mai derniers un colloque international intitulé «Et si l’Afrique réécrivait l’Histoire de l’Afrique ? Réalités, limites et perspectives de l’historiographie africaine».
«L’Histoire est chez elle en Afrique, puisque l’Afrique est entrée la première dans l’Histoire des humains». C’est l’une des phrases marquantes du discours inaugural prononcé par le secrétaire perpétuel de l’Académie du Royaume du Maroc, Abdeljalil Lahjomri, le 25 mai denier au siège de l’institution académique à Rabat. Devant un parterre d’historiens, philosophes et universitaires venus de tout le continent et d’ailleurs, Lhajomri a invité l’audience «à puiser uniquement dans les livres écrits par les Africains sur eux-mêmes pour entendre la voix du dedans après avoir tant subi celle du dehors». Car l’esprit de cette rencontre inédite, est de penser à redéfinir une nouvelle historiographie marquée par des siècles de domination occidentale. Le colloque a ainsi pu, selon le communiqué de l’Académie, «aborder les différents aspects de ce nationalisme, né de la volonté de plusieurs intellectuels africains revenus dans leur pays au milieu du XXème siècle, après avoir étudié dans des universités européennes, américaines et russes, de redonner ses lettres de noblesse au continent et de revaloriser son histoire glorieuse». Les participants se sont mis d’accord sur la nécessité de cette réécriture de l’Histoire africaine dans un monde de plus en plus multipolaire et où l’Afrique cherche encore sa place. Ils se sont par ailleurs réjouis de l’initiative de l’Académie et semblent s’être donné rendez-vous pour poursuivre la réflexion.