Avec sa disparition, l’historien et sociologue Mohamed El ayadi a laissé des souvenirs qui ont marqué ceux qui l’ont côtoyé de près. Témoignage.
La peine d’écrire sur un ami que nous venons de perdre est atténuée par l’envie de lui témoigner notre amitié, de perpétuer sa mémoire. Si Mohamed ne supportait pas le style hagiographique déplacé. Il n’aurait pas aimé cette rhétorique qui se substitue aux sentiments ressentis et aux idées réfléchies. Sur les difficultés à échapper au poids de ce style et à être le plus proche de la personne et de la mémoire d’un ami, il y a beaucoup à dire. Mais aussi faut-il être simple à cet égard. Mon premier souvenir de Si Mohamed remonte à 1973. Il avait 25 ans. Il enseignait la philosophe au lycée Moulay Abdellah à Casablanca. J’avais 19 ans. J’étais élève au même lycée. Mais le lieu du souvenir était autre : la salle de conférence de la Maison de jeunesse de Derb Bouchentouf. Si Mohamed, qui était parmi le public, se leva, prit la parole, comme tout militant le faisait à l’époque, avec passion. Je l’ai rencontré plus tard, en 1991, à la Faculté des lettres de Aïn Chock où il m’invita pour présenter mon premier livre. Ce geste là, venu d’un collègue qui me connaissait à peine, m’a longtemps marqué. De cette générosité, de cette disponibilité à offrir son temps, je peux donner maints exemples. Et depuis, nous avons partagé quelques tranches de nos vies : des colloques, des voyages au Maroc et à l’étranger, des livres, la création du CM2S (Centre Marocain des Sciences Sociales, avec Mohamed Tozy, Mostafa Bouaziz et Jamal Khalil), des séminaires, … Et la liste est longue.
Par Hassan Rachik
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