Depuis quelques semaines, le «Cumbre Vieja» (vieux sommet) sème le chaos sur l’île de Tenerife, dans l’archipel des Canaries. Brève histoire d’une terre de feu qui menace le Maroc depuis des millénaires…
Après à peine un demi-siècle d’un sommeil léger, le Cumbre Vieja a décidé de rappeler son existence et le danger qu’il pourrait faire planer sur toute la région atlantique du Maroc. Depuis le 19 septembre dernier, ce volcan de l’île de Tenerife crache ses coulées de lave, détruisant des dizaines de bâtiments et obligeant des milliers d’habitants à l’évacuation. Situé à quelques 500 kilomètres des côtes marocaines, le volcan, aidé par le vent, a également projeté sur le royaume des nuages de souffre qui, selon les experts, ne sont pas une menace pour la santé des populations. Le danger volcanique des îles, avec quatre volcans encore actifs, est pourtant connu depuis des siècles. Le Cumbre Vieja s’est signalé la dernière fois en 1971, lors d’une éruption comparable à celle du moment. Au début du XXème siècle, c’est le volcan Chinyero qui entre en éruption, en 1909, sans pour autant occasionner de dégâts majeurs. Les marins signalent des éruptions fréquentes sur l’archipel, surtout au cours des XVIIème et XVIIIème siècle. Pour l’anecdote, c’est Christophe Colomb qui signale en personne le panache de fumée aperçu, en 1492, lors de son voyage historique pour les Amériques. Cette activité s’explique par la présence d’une «chambre magmatique» sous l’archipel, qui est d’ailleurs la cause de sa formation il y a 12 millions d’années. Outre le risque inhérent à une grande éruption, les scientifiques craignent par-dessus tout un glissement de terrain de la caldera de Tenerife, qui pourrait engendrer un tsunami capable de ravager les côtes américaines, ou marocaines, en fonction de la direction de la vague destructrice.