Le mahdisme est une variante musulmane du messianisme que différentes religions ont connu à travers l’histoire. Pris dans un sens large, le messianisme pourrait être appliqué à différents mouvements qui s’organisent souvent autour de chefs charismatiques, qui abolissent le temps, adoptent une tonalité eschatologique, et se donnent pour objectif de rétablir un âge d’or aux contours mythiques. La rédaction de Zamane propose à ses lecteurs une rétrospective vivante sur différents épisodes et figures mahdistes qui ont ponctué l’histoire marocaine. Le phénomène du mahdisme apporte des éclairages précieux qui se situent au carrefour de l’histoire des croyances religieuses et l’histoire sociale, politique et dynastique. Il permet de comprendre le passé autant que le présent.
Le messianisme contemporain est un phénomène qui interpelle à plus d’un titre. D’abord parce qu’il apparaît dans différentes aires religieuses. Le fondamentalisme messianique juif s’oppose actuellement à la création d’un État palestinien et encourage l’implantation des colonies dans les territoires occupés. Aux États-Unis, le messianisme évangélique est très lié aux milieux politiques néoconservateurs. Dans le monde musulman, on a relevé une reprise de la sensibilité messianique depuis les deux dernières décennies du siècle dernier. Parmi les événements significatifs de cette tendance, rappelons l’occupation de la Grande Mosquée de La Mecque en 1979 par un groupe armé dirigé par Juhayman al-Ôutaybi, et qui voulut imposer le règne de Mohamed al-Qahtani, présenté comme le Mahdi annoncé par le Prophète de l’islam. Par ailleurs, certains mouvements adoptent un discours messianique sans se référer au mahdisme stricto sensu. C’est par exemple l’idée de restauration du califat par Daech et « l’État islamique ».
Par la rédaction
La suite de l’article dans Zamane N°54