Le 18 mars dernier, Madrid a publiquement annoncé son soutien au plan d’autonomie marocain, qu’elle considère désormais comme «la base la plus sérieuse, réaliste et crédible pour la résolution de ce différend». Un revirement de stratégie historique, qui irrite l’opposition et les traditionnels soutiens du Polisario…
Certains ne l’avaient pas vu venir. L’annonce du Premier ministre Pedro Sanchez, qui met fin à la longue crise entre les deux royaumes a beaucoup fait parler la classe politique espagnole. L’opposition traditionnelle de droite d’abord qui, à travers le PP (Partido Popular) et sa porte-parole à la Chambre basse du Parlement, accuse Pedro Sanchez de «rompre le consensus» en politique étrangère, rappelant que «jamais un Premier ministre espagnol ne s’est écarté du cadre de l’ONU». Figure historique du PP, l’ancien chef du gouvernement espagnol José María Aznar n’est pas resté muet face à l’actualité. À la tête de son pays lors de la crise de Leila en 2002 et réputé rigide sur la question marocaine, Aznar a qualifié la nouvelle orientation de l’Espagne comme étant «une erreur historique» et prévient qu’il y aura «un prix à payer». À l’extrêm-gauche, La coalition Unidas-Podemos, qui fait partie de la majorité gouvernementale considère que «le Sahara occidental une affaire d’état», rejette la «décision unilatérale du chef du gouvernement» d’appuyer la position du Maroc sur ce dossier, tout en exigeant «le respect des accords internationaux appelant à l’autodétermination de l’ancienne colonie espagnole». Avant d’intégrer le gouvernement en 2020, la formation de Podemos avait même réclamé d’«établir des relations diplomatiques avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD)». Une ligne de moins en moins tenable…