Mort en 2007, Robert Denard incarne encore aujourd’hui l’action militaire occulte de la France en Afrique durant la Guerre Froide. Mais celui qui est aussi célèbre comme mercenaire a bien voulu offrir ses services à ceux qui l’ont discrètement sollicité. C’est le cas du Maroc de Hassan II, désireux de régler quelques affaires…
Orbs patria nostra», le monde est notre patrie. Telle est la devise de Bob Denard, lorsqu’il devient, durant les années 1970, le chantre du mercenariat des guerriers occidentaux un peu partout dans le monde, mais surtout sur le très instable continent africain. À cette époque, les intérêts politiques des uns et des autres se jouent essentiellement sur l’appartenance à l’un des deux blocs rivaux qui se partagent leurs influences sur le monde. Le mercenaire français, bien qu’il monnaye ses services, n’en est pas moins dépourvu d’un idéal politique. Farouchement anti-communiste, nostalgique de l’empire coloniale et entouré des chiens de garde de l’extrême droite française, Robert Denard de son nom d’origine, choisit ses «clients».
Quant à son rapport avec la France, il est officiellement rompu depuis que l’homme a quitté l’armée régulière de son pays en 1952. Mais Paris s’accommode parfaitement de cette situation et n’hésite pas à profiter de la fougue et des compétences guerrières de son ressortissant pour régler, dans l’ombre, quelques affaires africaines.
Par Sami Lakmahri
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