Malgré une amitié vieille de trois siècles, les rapports entre les deux pays ont parfois été tourmentés. Le 18 mai 1904 à Tanger, Perdicaris, citoyen américain, est kidnappé par Chérif Raïssouni, brigand et chef d’un mouvement de rébellion au nord du Maroc. Ses conditions pour libérer l’otage ? Le renvoi à Fès de la nouvelle armée du sultan, la destitution du pacha de Tanger, la libération des prisonniers coupables d’avoir des liens avec Raïssouni et le versement d’une rançon. Le tout devant être aussi accepté par les Américains et les Anglais. Aux Etats-Unis, l’affaire est prise au sérieux : les Américains envoient des navires de guerre au large de Tanger et la presse outre-atlantique en fait ses choux gras. Même Théodore Roosevelt, candidat républicain à la Maison-Blanche, en fait l’un des thèmes de sa campagne, avec le slogan « Perdicaris vivant ou Raïssouni mort ». La France, en pleine négociation d’Entente cordiale avec le Royaume-Uni, observe d’un mauvais œil l’intervention américaine, qui risquerait de nuire à ses projets de pénétration au Maroc. Pour reprendre l’avantage, les Français décident de négocier la libération des otages, qui seront finalement relâchés, alors que Raïssouni a reçu une rançon et fut nommé pacha de Tanger.
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