Dans certaines régions du sud, les Marocains mettent autant de cœur à célébrer les unions que les séparations. En effet, les Marocains issus des tribus Beydane, une ethnie disséminée au Sahara, entre l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie, organisent des «fêtes du divorce» en l’honneur des femmes divorcées. La cérémonie, qui ressemble à celle du mariage (henné, orchestre, youyous), a surtout pour but de dédramatiser le divorce, à signifier à la femme qu’elle a de la valeur (mariée ou non), mais aussi fêter cette période de transition pouvant ouvrir sur une nouvelle vie, et pourquoi pas un nouveau mariage. De façon moins anecdotique, il s’agit surtout d’une tradition empruntée à la culture matriarcale multimillénaire de nombreuses tribus nomades berbères du Sahara, où les femmes jouissent encore de plus de pouvoir et de liberté que dans le reste du monde arabe. Il s’agit en réalité de la superposition de deux systèmes : le matriarcat, où les femmes ont beaucoup de pouvoir sur le plan individuel et familial, au point d’avoir le statut d’objet inaccessible et parfait, tout en évoluant dans un espace public patriarcal lié à l’islam. Le divorce a, en tout cas, toujours été un droit. Au point que lorsqu’une femme divorçait, c’est la tribu de l’époux qui était déshonorée.
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