Tandis que les anciennes puissances coloniales osent enfin aborder le sujet des exactions commises dans le passé, l’armée espagnole continue de glorifier la guerre du Rif. Si la situation sanitaire ne permet pas l’organisation d’évènements publics, l’armée commémore le centenaire de «La campagne de Melilia» à sa façon…
Ambiance bon enfant au sein de l’armée ibérique. Par l’intermédiaire de la Fondation du musée de l’armée, elle a eu l’idée d’organiser un concours pour la réalisation d’un logo illustrant la «campagne de Melilia» lancée en 1921. L’idée, selon le règlement de ce concours, est de «constituer un élément graphique qui identifie clairement la Campagne Melilla de 1921, les événements qui se sont produits et les héros qui y ont joué et qui transmettent les valeurs qu’ils représentent». Des valeurs contestables, lorsque les experts s’accordent à confirmer l’utilisation de bombardements chimiques lors de la guerre du Rif
(1921-1926). Un fait historique que Madrid n’est toujours pas prête à reconnaître, et encore moins s’en excuser. Quant à la campagne de Melilia, faut-il rappeler à l’armée espagnole qu’elle s’inscrit dans le sillage de la bataille d’Anoual (été 1921), au panthéon des plus grands désastres militaires de son histoire. La glorification de ladite campagne s’inscrit plus globalement aussi autour des tensions actuelles dans le détroit de Gibraltar et le sort de la souveraineté du rocher britannique remise en cause par l’Espagne depuis le Brexit. Dans ce cadre, Madrid multiplie les messages nationalistes pour conforter son occupation des présides de Sebta et Melilia.