La célèbre artiste américaine est devenue, le 30 novembre dernier, la première femme noire à rejoindre le Panthéon français, 46 ans après sa mort. Un hommage à l’engagement contre l’Allemagne nazie, pour celle qui a fait du Maroc une destination privilégiée…
«J’ai vécu des jours si beaux. J’allais n’importe où en Afrique. Je revenais là…». Dans ses mémoires, Josephine Baker, de son vrai nom Freda Josephine McDonald, voue une infinie tendresse au Maroc, et à Marrakech en particulier. Ses aventures en terre chérifienne refont surface depuis Paris, où la chanteuse et danseuse née à Saint-Louis aux Etats-Unis, a reçu le privilège d’intégrer le Panthéon, temple républicain réservé «aux personnes ayant marqué l’histoire de France». Car en plus d’incarner les années folles d’entre les deux guerres, Josephine Baker s’est muée en agent de contre-espionnage au service de l’armée française durant la seconde guerre mondiale. Egalement figure de la lutte contre la ségrégation dans son pays d’origine, Baker s’est rendue plusieurs fois au Maroc où, profitant d’être l’attraction de soirées mondaines de Casablanca et Marrakech, a continué son travail de renseignement au début des années 1940. Son attache avec le royaume, alors sous protectorat français, se traduit aussi par l’adoption, en 1963, d’une petite fille née au Maroc et nommée Stellina. Devenue une icône mondiale, Baker confesse que le Maroc est pour elle «un refuge, une terre de paix».