À la fin du mois de juin dernier, la haute juridiction espagnole a reconnu l’innocence d’Ahmed Toummouhi, un maçon marocain accusé et jugé pour des viols en 1992, qu’il n’a pas commis…
Son histoire tragique n’est pas sans rappeler celle du jardinier Omar Raddad, condamné à Paris en 1994 à dix-huit ans de prison après avoir été accusé du meurtre d’une riche héritière française. Mais à la différence de Raddad, gracié mais pas innocenté, Ahmed Toummouhi vient à bout d’un long calvaire judiciaire qui a bafoué son honneur durant trois décennies. Le 29 juin dernier, la chambre pénale du Tribunal suprême en Espagne est revenue sur le verdict qui avait condamné, en 1992, le maçon marocain à une peine de 24 ans de prison pour viols et blessures. Alors qu’il a toujours clamé son innocence, Ahmed Toummouhi, sorti de prison en 2006, n’a jamais renoncé à prouver qu’il a été victime d’une erreur judiciaire. Enfin, et grâce à de nouveaux éléments, principalement des rapports qui n’ont pas été introduits au dossier lors du procès, par la défense du Marocain. En effet, de nouvelles analyses génétiques viennent une fois pour toute prouver l’innocence de Toummouhi, qui aurait visiblement souffert d’une ressemblance physique avec le désormais principal suspect, un homme de nationalité espagnole. De plus, l’une des plaignantes a avoué que le marocain avait été «accusé à tort». Justice est faite.