Le 31 mai 1903, le convoi du gouverneur général d’Algérie dans le sud oranais, à la lisière de la frontière avec le royaume chérifien, est attaqué. C’est l’incident le plus spectaculaire d’une brûlante escalade entre la force coloniale française et le Maroc, seul territoire encore indépendant de la région…
« Dans le Sahara, il n’y a pas de limite territoriale à établir entre les deux pays, puisque la terre ne se laboure pas et qu’elle sert seulement de pacage aux Arabes des empires qui viennent y camper pour trouver les pâturages et les eaux qui leur sont nécessaires. Les deux souverains exerceront de la manière qu’ils l’entendront toute la plénitude de leurs droits sur leurs sujets respectifs dans le Sahara ».
Ainsi est rédigé l’article quatre du Traité de Lalla Maghnia, signé entre la France et le Maroc, le 18 mars 1845. Un peu plus de 50 ans plus tard, le ton est beaucoup moins désinvolte. Les tensions autour de la frontière entre l’Algérie occupée et le Maroc sont croissantes et enflamment la région oranaise. L’incident qui met le feu aux poudres se produit au soir du 31 mai 1903. Alors qu’il s’engage avec son escorte dans le col de Zenaga, au sud de l’oasis de Figuig, Charles Jonnart, gouverneur général d’Algérie, est attaqué. Les coups de feu partis du côté marocain vont déclencher une cascade de violentes représailles de la part des autorités coloniales.
Par Sami Lakmahri
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