L’année 1973 constitue un tournant dans l’histoire du Maroc indépendant. C’est la fin de la lutte armée et les révolutionnaires, déclarés ou cachés, vont se muer en opposants politiques, et plus tard, pour quelques uns, en haut commis de l’état marocain.
C’est l’histoire d’une révolution avortée. En 1973, le Tanzim, organisation armée dépendant du parti de l’UNFP, comptait lancer une guerilla, notamment inspirée du modèle cubain, dans la campagne et la région montagneuse du Moyen Atlas. L’opération insurrectionnelle s’appelle Moulay Bouazza, du nom d’un village près de Khénifra. D’autres foyers sont également prévus…
Mais l’opération tourne court, la révolution est tuée dans l’œuf et des centaines de militants sont arrêtés, torturés… Une catastrophe ! Le Tanzim, dont le réseau était clairement noyauté, est dissous. Son chef, le fqih Basri, perd de sa superbe. Et l’UNFP abandonne définitivement l’option armée, se glissant progressivement, par la suite, dans la peau d’un nouveau parti (USFP), laissant le parti fondé par Ben Barka à l’état de coquille vide entre les mains d’Abdellah Ibrahim. Et ce qui devait arriver arriva. L’UNFP portait en elle, à sa naissance déjà, les germes de la révolution ou, à tout le moins, son esprit. Il faut rappeler que le contexte de l’époque, à la charnière des années 1960-70, s’y prête. Au Maroc, et depuis l’affaire Ben Barka en 1965, la rue bouillonne, surtout dans les grandes villes. Malgré l’exil forcé des principaux leaders d’opposition, malgré la répressionet la clandestinité qui frappent la plupart des activités politiques.
Par Karim Boukhari
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