1973 fut aussi l’année où Hassan II décida d’envoyer des troupes au Golan, en Syrie, pour prendre part à ce qui sera connu comme la guerre du Kippour (ou encore guerre d’octobre). C’était au mois d’octobre, il y a très exactement 50 ans.
Avant que la guerre d’octobre (1973) n’éclatât, le Maroc avait peau neuve et venait de renouer avec la dimension arabe. Si la dimension islamique était mise en exergue depuis la conférence islamique en 1969, le panarabisme, quant à lui, était tenu en suspicion. Mais les deux tentatives de coups d’état de l’armée, et surtout le dernier fomenté par le général Oufkir, par trop occidentalisé et pro-Israël, va réorienter le char de l’état vers le monde arabe. Hassan II réinvestit la dimension arabe, par réaction à celui qui était l’homme fort, le général Oufkir, et qui avait imprimé ses orientations par trop occidentales et pro-sionistes. Au moment où Hassan II lançait la décision d’envoyer des troupes marocaines en Syrie, dans le discours du Trône de 1973, le Maroc venait d’être secoué par des convulsions de guérilleros entrainés dans le camp Zabadani en Syrie. Coïncidence ou pied du nez ?
Le contexte était favorable à l’envoi de troupes en Syrie. Salah Jedid, qui était président de la Syrie, et qui avait parrainé les trublions du Tanzim (organisation révolutionnaire) venait d’être renversé par Hafez al-Assad, et on peut toujours commercer avec quelqu’un qui n’a pas de passif. En Egypte, Sadate, au regard de Hassan II, ne portait pas les stigmates de Nasser qui vouait aux gémonies les monarchies.
Si Hassan II décide d’envoyer des troupes en Syrie, ce n’est pas que pour participer aux côtés «des frères arabes», dans l’effort de guerre, mais pour imprimer une nouvelle orientation au pays, en interne comme en externe. Il fallait aussi occuper l’armée.
Par Hassan Aourid
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