Cet arbre endémique au Maroc ressemble à un don de la nature. Connu des hommes depuis des siècles, l’arganier leur offre du bois, du pâturage, et surtout, une huile miraculeuse prisée aussi bien en cuisine qu’en cosmétique. Histoire d’une offrande unique en son genre…
Pour les Grecs de l’antiquité, le Maroc est un territoire aux confins du monde. Il est façonné par les dieux de l’Olympe et n’est accessible qu’aux héros les plus glorieux. Parmi les trésors qu’il abrite, un fabuleux jardin gardé par des Nymphes, des divinités féminines. Visité par Hercule, le jardin des Hespérides livre alors son plus précieux sésame, des pommes d’or fabuleuses dotées du pouvoir de jouvence. Pour de nombreux spécialistes de la mythologie grecque, ces fameuses pommes d’or dont le jardin est situé, selon les auteurs grecs «au-delà des colonnes d’Hercule», pourraient bien être les fruits de l’arganier. Mais, au-delà du mythe, les fruits de l’arganier ont longtemps été l’unique richesse à exploiter sur une terre aride et peu fertile. Son histoire remonte à bien longtemps avant l’apparition des premiers hommes. L’arganier, de son nom scientifique (Argania spinosa) est apparu dans le Sud-ouest marocain il y a entre 15 à 25 millions d’années. À l’époque, ce territoire ne ressemble en rien à ce qu’il est aujourd’hui. L’arganier profite d’un écosystème bien plus humide à une ère où même le Sahara était encore verdoyant. Malgré le changement climatique, la désertification de la région et la disparition de nombreuses espèces végétales, l’arganier résiste aux aléas du temps et fait preuve de résilience, au prix de quelques adaptations. Une caractéristique que peuvent désormais expliquer les scientifiques.
Par Sami Lakmahri
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