Sans doute l’objet le plus précieux de la cour. On l’appelle Bayt al-mal (la chambre du trésor) ou Makhzen (magasin) qui, par extension, signifie l’ensemble de l’appareil d’état. Bien avant l’usage des banques, les sultans entreposaient leur fortune (et celle de l’état) dans des coffres. Ce trésor royal est si essentiel qu’il fait l’objet de rituels très précis. Surtout, il n’est pas censé quitter la proximité du sultan, même lorsque celui-ci est en déplacement. Le journaliste français Christian Houel, témoin de l’une des mehallas de Moulay Hafid au début du XXème siècle, décrit : «Derrière le Sultan, un couple de mules soutient, par des brancards attachés à leurs flancs, une immense caisse au dos bombé et tout entière recouverte d’un tissu en velours écarlate. Quand le souverain s’arrête, le makhzen est placé derrière lui comme l’attribut de sa souveraineté. En ce temps, les Marocains ne prononçaient jamais le mot makhzen sans le faire suivre de cette invocation pertinente : Allah i’amro ! (Que Dieu le remplisse)».
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