Le séisme d’Al Haouz, survenu le 8 septembre 2023, marquera à coup sûr l’histoire du Maroc indépendant. Il y aura un avant et un après…
Sur une vie d’une personne, un Marocain(e) qui a soixante trois ans aura vécu trois tremblements de terre, tous dévastateurs : celui d’Agadir de 1960, qui aura quasiment rasé la ville, celui d’Al Hoceima de février 2004, de moindre amplitude, mais néanmoins dévastateur, et puis celui d’Al Haouz, de septembre 2023, la plus grande catastrophe qui a frappé le Maroc, de vie d’homme. Un séisme, de par les victimes qu’il provoque et les dégâts qu’il occasionne, est un désastre, mais souvent un renouveau. Il y a toujours un avant et un après, d’un tremblement de terre. Celui de Lisbonne de 1755 était en Europe un tournant dans la façon de voir le monde. Les tenants de la Providence et du «châtiment divin», livraient leur dernière bataille face à la Raison et à la pensée des Lumières. Un homme nouveau naissait des décombres de Lisbonne, comme l’avait annoncé Voltaire dans un célèbre poème.
En février 1960, en plein ramadan, la ville d’Agadir est ravagée. Le Maroc, fraîchement indépendant, manquait demoyens. Le bilan est catastrophique, la ville est sur les décombres, et n’ont eu la vie sauve que ceux que les nuits ramadanesques ont gardé dehors. Plus de 15.000 personnes auront péri pour une ville quien comptait 20.000. Une saignée. La ferveur nationale, l’engagement des FAR et leur abnégation sous la conduite du Prince Héritier à l’époque, Moulay El Hassan, et la solidarité internationale, auront raison du plus grand drame que le Maroc allait connaître, après son indépendance. Mohammed V prononcera cette phrase, immortalisée par la stèle qui la contient sur la place administrative de la ville d’Agadir : «Si le destin a fait que la ville fût dévastée, son renouveau tient à la bonne volonté des siens». Ainsi fut. Et laville ressuscita.
Par Hassan Aourid
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