Considéré par certains comme le plus grand voyageur de son temps, Ibn Battuta a passé trois décennies de sa vie sur les routes. Son tout premier voyage le mène de Tanger en Iran. Extrait de sa halte en Irak.
Chems Eddine Mohammed Ibn Battuta (1304-1377) est un grand voyageur marocain. Il parcourt de très longues distances de l’Afrique de l’Ouest jusqu’à l’Inde et la Chine. Et de Tanger aux abords de la Mer Noire et du Sud de la Russie du temps d’Ivan Ier. Ses pérégrinations et aventures, qui durent près de trente ans, sont couchées sur papier par Ibn Juzay. Ibn Battuta lui dicte ses mémoires à Fès durant l’ère du sultan mérinide Abou Inan. Celui-ci tient à prendre personnellement connaissance des récits de voyage du tangérois.
Ibn Battuta est considéré par certains comme le plus grand voyageur de son temps, dans la mesure où beaucoup de doutes entourent aujourd’hui l’existence même de Marco Polo en tant que voyageur. Certains spécialistes européens confinent Ibn Battuta à l’islam, notamment à cause du fait que le monde musulman se situe au cœur de son voyage et de ses récits. Ainsi, pour l’historien turc Stéphane Yerasimos, le voyage du tangérois est « avant tout, un « voyage à travers l’islam », avec son unité, implicitement mais pertinemment soutenue tout au long du texte, et sa diversité qui apparaît également à travers les réalités constatées : l’unité de sa pratique religieuse, qui est aussi une pratique sociale, opposée aux schismes qui le déchirent ; la solidarité de la communauté islamique face au morcellement politique. Il s’agit évidemment de l’islam du début du XIVe siècle, mais les racines de ses structures comme de ses contradictions plongent jusqu’à ses origines ». D’autres auteurs, comme son compatriote Lotfi Akalay, voient en Ibn Battuta l’un des personnages les plus universels de son époque, notamment en raison de la culture encyclopédique (tant géographique qu’historique) qu’il a accumulée et enseignée aux gens de son époque.
Par Maâti Monjib
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