Avant de devenir la puissance dominante à l’Est de l’Afrique du Nord, la dynastie Fatimide cherche encore sa place dans l’échiquier régional. Au Xème siècle, ses armées s’aventurent sur les territoires de l’actuel Maroc. En 959, les manœuvres militaires s’intensifient davantage avec la nomination de Jahwar Al Siqqili (le Sicilien) à la tête des troupes fatimides. Celui qui sera une décennie plus tard le grand artisan de la prise de l’Egypte et de la fondation du Caire, a d’abord pour mission de soumettre le Maroc et sa capitale Fès. Son roi et quatrième calife de la dynastie, Al Mo’iz Li Dine Allah (953-975) veut en finir avec le chaos qui y règne et qui l’empêche de s’étendre à l’Ouest. C’est ainsi qu’il charge Jahwar de mener des raids jusqu’à l’Atlantique. Ibn Khaldoun en décrit les faits marquants : « Il (Jahwar, ndlr) prit alors la route de Sijilmassa, ou Mohamed Ibn Al Fateh ben Wasul gouvernait sous le titre d’émir Al Muminin. Ce prince, averti de l’approche de l’ennemi, avait pris la fuite mais il fut fait prisonnier et livré à Jahwar. L’armée fatimide se rendit ensuite jusqu’au au bord de l’océan Atlantique, soumettant tous les pays qu’elle traversait, et, revenu sous les murs de Fès, elle l’emporta d’assaut et succomba en l’an 348 (960 du calendrier grégorien ndlr) ». Le gouverneur, Ahmed Ibn Bakr, tomba entre les mains des vainqueurs et fut remplacé par un serviteur de Jahwar. La prise de Fès, si elle est éphémère, est symbolique de l’ambition du mouvement chiite.
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