La Mouna, lorsqu’elle concerne les ambassadeurs étrangers, est un rituel instauré par le Makhzen pour approvisionner en vivres les missions diplomatiques en route vers une audience chérifienne. À chaque étape de voyage, les tribus soumises à l’autorité du Makhzen sont contraintes à apporter de la nourriture aux hôtes du monarque. La quantité et la valeur de ces festins définissent le prestige accordé aux invités étrangers et, par conséquent, à leur hôte le sultan. Cette abondance a toutefois gêné certains diplomates occidentaux qui voient en cette cérémonie un «racket» contre des populations souvent démunies. La question de l’usage de la mouna a été discutée durant la conférence d’Algésiras en 1906 et a même fait l’objet de l’article 62 du traité : «Sa Majesté Chérifienne, ayant décidé en 1901 que les fonctionnaires marocains chargés de la perception des impôts agricoles ne recevraient plus des populations ni soklira, ni mouna, la conférence estime que cette règle devra être généralisée autant que possible». La mouna dévolue aux missions diplomatiques va tout de même perdurer jusqu’à la fin des années 1910.
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