Il est l’une des grandes figures du judaïsme marocain. Léon Benzaquen, natif de Tanger en 1902, incarne l’élite nationaliste des années 1950. Spécialiste en physiologie, il est le premier Marocain de l’histoire à être admis au concours d’internat de la faculté de médecine de Paris. De retour au Maroc dans les années 1950 pour y être au chevet des tuberculeux, ce proche de Mohammed Ben Youssef s’engage efficacement dans le mouvement national. A ce titre, il participe en 1955 à la conférence d’Aix-les-Bains et plaide pour le retour du sultan exilé. Un épisode qui le propulse sur la scène politique et augmente sa confiance auprès du souverain. Désormais, il n’incarne plus seulement un médecin de confiance pour le roi, mais aussi un allié politique fidèle. Benzaquen plaide également pour la cause marocaine auprès du Congrès Juif Mondial où il siège au comité de Casablanca. Il devient donc, à l’Indépendance, le premier Marocain juif à occuper un poste ministériel, celui des PTT, sous les mandats des deux premiers gouvernements indépendants. Dans un article hommage au personnage, le quotidien Le Monde revient sur sa nomination au gouvernement : «L’événement était considérable, car le Maroc était le premier État arabe qui, depuis le Moyen Âge, nommait un juif à une fonction gouvernementale». L’ancien ministre décède en août 1977 à Casablanca. Benzaquen, veut dire «sage» en hébreu. Le docteur ministre portait bien son nom.
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