La dernière fournée des rapports déclassifiés de la CIA réserve de nouveau son lot de surprises. Zamane fait le tour de la question. Florilège.
Sommée par le Congrès américain de rendre publique une partie de ses archives, l’agence de renseignement dévoile donc plusieurs dizaines des millions de pages de documents couvrant la période 1947 – 1990. Les rapports concernant le Maroc sont pour la plupart sans grand intérêt puisqu’ils décrivent ou analysent des situations déjà connues. Mais en poussant un peu plus l’exploration des archives, apparaissent forcément des notes plus surprenantes. Zamane vous en sélectionne quelque unes, dont un message du sulfureux Kadhafi à l’adresse de Hassan II alors que les deux pays sont en conflit, une colère royale signée Hassan II ou encore l’inquiétude américaine de voire le Maroc intégrer le giron soviétique.
1962, la CIA s’alarme de l’influence grandissante de l’URSS au Maroc
La guerre froide est marquée par un degré de paranoïa géopolitique rarement atteint. L’affrontement entre les deux superpuissances américaines et soviétiques atteint des sommets avec la crise de Cuba survenue en octobre 1962. Dans ce contexte extrêmement tendu, le moindre signe est interprété comme une offensive de l’ennemi. Le Maroc n’échappe pas au théâtre des opérations et la CIA rédige un rapport très alarmiste sur l’influence des soviétiques au royaume. L’agent auteur du rapport destiné au Président Kennedy va même jusqu’à se demander si les Américains n’ont pas finalement construit des bases militaires au Maroc au profit des « rouges ». Ambiance…
« Dans ce moment historique, les Américains luttent pour contrer la menace d’une base d’opération active des Soviétiques à seulement 166 kilomètres de leurs côtes. Alors qu’il n’a pas encore achevé son incursion à Cuba, Khrouchtchev s’étend sur une autre zone stratégique, j’ai nommé l’Afrique du Nord. Le pays en question est le Maroc. Des bases soviétiques implantées dans ce territoire pourraient facilement contrôler l’entrée de la Méditerranée. Elles pourraient également menacer nos bases en Espagne et notre flotte autour de la Méditerranée. Les nouvelles de ces tentatives soviétiques dans la région sont embarrassantes. Nous avons besoin d’une politique ferme pour contrer ce problème.
Par la rédaction
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