Le programme d’enseignement établi par Mohamed Ben Abdelkrim Al Khattabi portait le sceau d’une originalité sans équivoque. S’inspirant de la modernité occidentale et du réformisme islamique, il fera de l’arabe la première langue d’acquisition du savoir.
Allal El Fassi, le célèbre leader nationaliste, avait une fois dit que la république rifaine n’avait pas ouvert une seule école pendant les cinq années de son existence. Ce à quoi Mohamed Ben Abdelkrim Al Khattabi avait répondu : «Vous, les nationalistes et jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, vous n’avez rien fait d’autre que de construire des écoles !». Aujourd’hui, nous savons que le leader rifain avait non seulement ouvert des écoles, mais avait pensé tout un système éducatif pour le jeune État rifain.
Il est vrai que vu l’état d’une guerre sans répit auquel il était confronté, Ben Abdelkrim n’a pas eu le temps de penser à une vision cohérente de l’enseignement, comme pour les affaires sociales en général. Il ne faut pas oublier qu’il s’agissait d’une expérience qui n’avait pas tenu plus de cinq ans : même pas la durée d’un cycle primaire de l’enseignement ! Mais, il a tout de même jeté l’ébauche d’un programme qu’il comptait appliquer dans les écoles de son jeune État. L’examen de la question de l’enseignement peut en effet nous éclairer non seulement sur la philosophie de Ben Abdelkrim en matière d’éducation, mais peut également élucider les références idéologiques du leader rifain, dans ce domaine comme dans d’autres.
Par Mohamed El Mansour
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