Après les sanglantes émeutes du 23 mars 1965 à Casablanca, Hassan II tente un coup de poker pour apaiser les esprits et ramener l’opposition à de meilleurs sentiments envers la monarchie.
Nous sommes en 1965. Le roi Hassan II saisit l’occasion de la fête de Aïd Al Adha de cette année, qui coïncide avec un 13 avril, pour faire un de ses gestes spectaculaires qu’il affectionne tant : il décrète l’amnistie de tous les prisonniers politiques et lance un appel à la réconciliation générale. Contrairement à ce que croyait l’opposition marocaine, ce n’est pas une demi-mesure et apparemment le souverain alaouite cherche véritablement à mettre un terme au climat d’affrontement entre le régime et les partis d’opposition, surtout avec son segment de gauche.
Les « vieux turbans », les rebelles et les autres
Quatre catégories de personnes sont alors affectées par cette mesure générale de « clémence royale ». Il y a en premier lieu les anciens caciques, les fameux « vieux turbans », les notables des tribus qui avaient été les grands soutiens et souvent le bras armé du protectorat français au Maroc. Condamnés par la fameuse Commission d’enquête mise en place par le gouvernement marocain en 1958, certains d’entre eux, du moins ceux qui se trouvaient au Maroc, avaient été discrètement libérés en 1963, l’année des premières élections législatives marocaines. Mais, ils n’avaient pas été pour autant amnistiés formellement.
Par Adnan Sebti
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