La Cour de cassation a récemment acté la liquidation judiciaire de la Samir. S’agit-il d’un point final à un feuilleton hors-norme ou une ultime décision sans impact ? Eléments de réponse.
De l’avis de nombreux observateurs, il s’agit de la plus grande liquidation de l’histoire du Maroc. Et pour cause, la liquidation de la Société anonyme marocaine de l’industrie du raffinage (Samir), a définitivement été actée par la Cour de cassation en septembre dernier. Une décision qui intervient deux ans après la même décision rendue par la Cour d’appel de Casablanca. Cette même cour avait, en juin 2016, placé en liquidation judiciaire la Samir, qui croulait sous le poids de dettes estimées à 44 milliards de dirhams. Implantée à Mohammedia et détenue à 67,26% par Corral Petroleum Holdings, société appartenant au milliardaire saoudien Mohamed al-Amoudi, la raffinerie avait dû interrompre ses activités en août 2015, suite à cette grave crise financière. Dès lors s’était ouvert un feuilleton hors-norme : des milliers de pages de procédure et des milliers d’employés mis à la porte, des créanciers par centaines, un actionnaire quasi disparu et des aspirants repreneurs par dizaines. Mais en réalité, la décision de la Cour de cassation n’apporte rien de nouveau. Deux scénarios sont envisagés, et ardemment défendus par les salariés : la reprise de la raffinerie par un nouvel investisseur, ou la conversion de la dette de Samir sous forme de prises de participation dans le capital.