Aujourd’hui encore, le rôle des soldats marocains pendant les deux conflits mondiaux est loué. Bravoure, dévouement et sacrifice sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent. Mais la réalité de leur engagement militaire est bien plus complexe. Par son statut de Protectorat, le Maroc ne peut faire l’objet d’une mobilisation générale comme elle a été décrétée en Algérie par exemple. De fait, la Résidence Générale doit recourir à d’autres moyens pour recruter les soldats « indigènes ». L’historien Abdellatif Fdil, spécialiste dans ce domaine, écrit : « Les autorités coloniales, secondées par les caïds et pachas, ont organisé des campagnes de recrutement forcé de plusieurs milliers de fellahs et ‘sans emploi’, embarqués vers la métropole comme ‘travailleurs coloniaux’». Cette pratique généralisée, et illégale, revient dans les témoignages des générations qui ont vécu les deux guerres mondiales. Recueillis par les historiens, l’un d’eux détaille l’enrôlement : « Tous les jeunes gens étaient poussés par l’armée à s’engager. C’était le caïd de la tribu qui faisait le recrutement des 18-19 ans pour les enregistrer dans l’armée. La plupart des gens et des parents n’étaient pas d’accord mais nous n’avions pas le choix ». Près de 200.000 Marocains ont participé, aux côtés de la France, à la Première et à la Seconde guerre mondiale.
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