La diplomatie marocaine a revêtu des formes diverses, bien avant l’ère moderne. Mais elle a toujours été au centre d’enjeux géostratégiques qui ont défini le rapport du Maghreb al-Aqsa au monde extérieur, le chrétien mais aussi le musulman.
Il faudrait toutefois rappeler qu’en Europe, le mot «diplomatie» est assez récent, sans pour autant dire que la fonction diplomatique est également récente. Car la gestion des relations avec les autres peuples est aussi vieille que l’histoire des sociétés humaines. Ce n’est qu’en 1792, avec la Révolution française, que le mot est lâché pour la première fois par un certain Robespierre ! Et le mot «diplomatie» n’est admis à l’Académie française qu’en 1835 ! Avant cette date, les gouvernements d’Europe referaient aux diplomates en tant que «négociateurs», car la diplomatie était, et reste toujours d’ailleurs, «un art de la négociation» des conflits ou des traités de paix qui doivent régir les relations entre nations.
Au Maroc, le concept de gestion des relations extérieures a été fondamentalement façonné par le regard que portait l’Islam sur «l’Autre», c’est-à-dire celui qui se situait essentiellement en dehors de la Oumma, la communauté des croyants. À préciser également que le mot «Ajnas» désignait exclusivement les nations chrétiennes de la rive nord de la Méditerranée. Entre musulmans, les relations diplomatiques existaient certes, mais se faisaient selon une toute autre logique : elles avaient pour but d’établir, ou de rétablir, des rapports de fraternité et de bon voisinage entre membres d’une même communauté (la Oumma).
Par Younes Messoudi
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