Rien de mieux, pour comprendre le fonctionnement de la «diplomatie» marocaine dans le Moyen Âge, que d’examiner la manière dont l’Etat mérinide a géré ses nombreuses relations extérieures, au coeur d’un Maghreb en constante recomposition.
L’histoire du Maroc dans le Moyen Âge ne peut évidemment pas être détachée de son environnement extérieur. Les dynasties marocaines ont eu à interagir avec cet environnement, le proche et le lointain, traitant souvent au cas par cas et modulant leur «diplomatie» selon l’interlocuteur en face. Les objectifs et les intérêts n’étant pas toujours les mêmes, les procédés n’étaient pas les mêmes, non plus.
Au pays des anciens Pharaons
Près de 35 ans après leur arrivée au pouvoir, les Mérinides ont noué des contacts diplomatiques avec l’Egypte mamelouke, dont le rayonnement arrivait jusqu’au Machreq musulman. En 1303, le sultan Abou Yacoub Youssef a apprêté le convoi des pèlerins marocains en partance pour le Hajj, tâche habituellement réservée jusque-là aux différentes mouvances soufies, dont celle conduite par Abou Mohamed Saleh. En court-circuitant les soufis, le sultan cherchait surtout à asseoir la légitimité religieuse qui manquait alors aux Mérinides. Le passage du convoi par les terres égyptiennes était une aubaine pour établir un lien diplomatique avec ce pays. Ce qui fut fait en 1304, quand l’envoyé mérinide entra en contact avec le mamelouk Nasser ibn Qalawun, en étant porteur de cadeaux mais aussi d’une lettre du sultan Abou Yacoub.
Par Mohamed Yassir El Hilali
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