Contrairement à une idée reçue, l’alcool en général et le vin en particulier n’ont pas été introduits avec l’arrivée du Protectorat, mais bien avant. Dans le Maroc antique, déjà, mais aussi après l’arrivée de l’islam…
Après leur conversion à l’islam, les sociétés arabes et amazighes n’ont pas pu se débarrasser d’un mode de vie où l’alcool tenait une place à part. Ils ont donc réorganisé leur rapport à la boisson, en tenant souvent compte de la charia parfois, mais en poussant l’ijtihad dans l’interprétation des textes liés à l’alcool. Ce qui n’a pas empêché certains, dans le même temps, de s’abandonner aux «plaisirs du vin», qu’ils ont chantés et perpétués à travers leurs poèmes. La place de l’alcool variait dans les civilisations anciennes, les rituels liés à sa consommation aussi. Le vin avait un symbolisme particulier, ce qui a amené les Nabatéens, par exemple, à sculpter des images de vignes et de grappes sur des dalles de pierre. Pour les chrétiens, la Bible l’évoque directement le premier miracle du Christ, qui transforme l’eau en vin. Dans la péninsule arabique avant l’islam, la culture et le commerce de l’alcool étaient assez répandus. Chanté par les uns, honni par d’autres, décrit longuement par des poèmes et évoqué dans le Coran, l’alcool, et notamment le vin, occupe une place particulière dans la culture arabo-musulmane.
Par Younes Mesoudi
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