Ce fut une gestation longue et tumultueuse, que celle de la décennie 1990, mettant un terme, dans la sphère politique, à la génération de l’indépendance, propulsant une nouvelle, avec des référents nouveaux, autour des droits de l’homme surtout et un brin d’islamisme…
Le côté officiel s’y met avec un léger différé par rapport à la dynamique de la société civile, en nette avance sur le Maroc officiel, particulièrement en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression. Le roi Hassan II venait de créer, le 8 mai 1990, un Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH), en perspective à une campagne qui s’annonçait houleuse pour saborder une grande opération de charme, «l’année du Maroc en France». Peine perdue, l’opération fut annulée en raison des conflagrations (sic) dans le Golfe, annonce un communiqué du commissaire de l’opération, communiqué rédigé par Abdellah Stouky…
La crise du Golfe, conséquente à l’invasion du Koweït par l’Irak (août 1990), va être une onde de choc qui galvanisera la rue et boostera les partis nationalistes, Istiqlal et USFP, dans leurs revendications de réformes constitutionnelles. La société civile avait une avance, à la fois sur le spectrum partisan et officiel, avec la création d’une Organisation des droits de l’homme (l’OMDH), une pétition d’un million de signataires pour la révision de la Moudawana, la Charte d’Agadir pour les droits de la culture amazighe…
Par Hassan Aourid
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