Au moment où les cartes européennes n’arrêtaient pas d’être redistribuées au plus fort du XIXème siècle, l’Angleterre a envisagé un «échange» Sebta – Gibraltar pour calmer les ardeurs espagnoles, et sécuriser définitivement la porte atlantiquede la Méditerranée. Les dessous d’un projet auquel le Maroc n’était pas défavorable, et que les enjeux géostratégiques de l’époque ont fini par faire avorter.
Au carrefour de l’océan Atlantique et de la Méditerranée, la cité de Sebta a connu les diverses vagues d’invasions et de conquêtes qui se sont succédé dans le Nord de l’Afrique depuis le Vème siècle avant JC, avec les Carthaginois jusqu’à l’arrivée de l’islam et des Arabes, en passant par les Romains, les Wisigoths, les Vikings ou les Normands. Cette ville du détroit en territoire marocain, fut conquise en 1415 par le Portugal, pour être cédée à l’Espagne deux siècles plus tard pour le demeurer depuis, à l’instar de l’enclave de Melilla qui était déjà annexée en 1497 par cette même puissance. Héritant la couronne du Portugal, à la suite de la mort du roi Sébastien à ladite «bataille des trois rois» en 1578, Philippe II d’Espagne allait incorporer dans son grand royaume les possessions et colonies portugaises, dont notamment la ville de Sebta. Sur la rive nord du même détroit, mais en terre ibérique, une ville-château fortifiée sur un grand rocher et occupée par les Anglais depuis 1704, Gibraltar constitue une réplique des présides de Sebta et de Melilia occupés par l’Espagne en terre marocaine.
Par Mohammed Germouni
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