Par étapes successives, et progressives, la France a procédé à l’amputation insidieuse du Maroc, le privant d’une partie de ses territoires depuis son installation, dans le XIXème siècle, dans l’Algérie voisine.
Un officier français de l’armée coloniale du début du XXème siècle, Martin, qui n’avait pas les bonnes grâces du gouverneur général d’Alger, a commis un livre («Quatre siècles d’histoire marocaine, au Sahara de 1504 à 1902, au Maroc de 1894 à 1912») en se basant, comme il le mentionne, sur les archives et documentation sur place. La présence du Maroc dans le Touat (oasis), Gourara (campement), Tidikelt (paume de la main), était effective, comme en témoignaient les dahirs de nomination, les pièces de monnaie et les liens avec le pouvoir central. Le livre a été un pavé dans la mare, au moment où la France constituait ce qu’elle appelait «son Sahara», se basant sur l’argument fallacieux de Res Nullius. Thèse réfutée par Martin, se fondant sur les archives et sur le terrain, ce qui était de nature à fragiliser la politique du gouvernorat d’Alger. L’officier est sommé de remettre son travail, et verra sa carrière brisée. Il gardera en sous-main une pelure de son travail dactylographié, qui sera publié en 1923. Véritable manifeste de ce qu’était le Sahara avant l’occupation française de l’Algérie.
Par Hassan Aourid
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