Inventée au XVème siècle en Europe, l’imprimerie ne fait son apparition au Royaume chérifien que quatre siècles plus tard. Et un peu par hasard. Pourquoi le Maroc a-t-il tant tardé à s’approprier cette invention révolutionnaire ?
Le Maroc est l’un des derniers pays de la Méditerranée et du monde musulman à se doter de l’imprimerie. C’est le constat que fait l’historien Karim Ifrak dans «Histoire du livre imprimé au Maroc: Aux origines d’une mutation au royaume chérifien [1865-1956]», thèse doctorale soutenue à l’EPHE Paris en 2014. «La typographie moderne a vu le jour au milieu du XVème siècle sous le ciel de Mayence de la main de Johannes Gutenberg. Or, presque trois siècles furent nécessaires afin que ce procédé révolutionnaire puisse venir à bout des restrictions imposées par la Sublime Porte. Aussitôt, un grand nombre de pays arabes et musulmans se procurèrent les uns après les autres des presses typographiques, gagnés par l’idée obsessionnelle de rattraper un retard désormais légendaire. Le Maroc, pourtant pays voisin parmi les plus proches de l’Europe, n’adoptera l’imprimerie que très tardivement en 1865, soit 400 ans plus tard», détaille-t-il.
Quand l’Europe fait sa révolution
Si les Chinois sont bien à l’origine de l’imprimerie, l’imprimerie moderne reste le fait de l’Allemand Gutenberg qui, vers 1440, donne naissance ainsi à la typographie moderne, créant ainsi le premier outil qui permet une impression uniforme et rapide d’un texte.
Par Mehdi Michbal
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