Si industrialisation rimait avec modernisation, le Protectorat aurait permis au Maroc d’entamer une révolution dans ce domaine. Mais entre intérêts coloniaux, crise économique et politique industrielle approximative, le décollage a connu bien des remous. Histoire inachevée d’une industrialisation bâclée…
Le long du littoral entre Safi et Agadir, de nombreux bâtiments fantômes hantent des lieux d’un autre âge. Les anciennes usines de conserverie de poissons, aujourd’hui à l’abandon, témoignent encore d’une époque où l’industrie faisait frénétiquement ses premiers pas. La richesse halieutique du territoire marocain n’a évidement pas échappé au Protectorat qui dirige le pays depuis 1912. Ce secteur est peut-être le plus emblématique de la course à l’industrialisation, qui ne débute réellement qu’à la fin de la Première Guerre Mondiale.
D’autres secteurs sont concernés par cette métamorphose économique, mais aussi sociale, du paysage marocain. L’industrie du bâtiment a soutenu l’intense politique urbaine souhaitée par le Résident Hubert Lyautey, de même que celle de l’alimentaire qui devait répondre à un accroissement spectaculaire de la démographie. L’industrie minière n’a quant à elle pas réussi à bonifier la richesse du sous-sol marocain en se limitant à de l’extraction brute.
Par Sami Lakmahri
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