Il fut un temps où le «Grand Maroc» ne fut pas un rêve mais une réalité. Seulement voilà : l’empire chérifien, comme on l’appelait encore jusqu’au début du XXème siècle, a été régulièrement attaqué, harcelé, affaibli, au point de se recroqueviller sur lui-même et de céder, au fil du temps, des parcelles de son territoire, conduits aux principales puissances européennes voisines : l’Espagne et la France. Zamane revient, dans ce dossier, sur le détail de ces opérations, stratégies et manœuvres européennes, rendues visibles surtout à partir de l’occupation française dans le territoire de l’Algérie voisine, dans le XIXème siècle. «On lui a enlevé de vastes régions comme s’il était un empire multinational. On l’a partagé en zones d’influence comme s’il était terra nullius ; et pourtant…», écrivait hier encore le grand Abdallah Laroui. Bonne lecture et bon «voyage» dans une période trouble et complexe, dont les retombées perturbent aujourd’hui encore l’équilibre de la région…
La notion de délimitation des frontières du Maroc consistant à tracer des limites séparant deux états (par des lignes géométriques, astronomiques, etc.) est intimement liée à des conquêtes, et à des situations de fait exercées par des puissances européennes sur l’Empire Chérifien à travers des traités inégaux. Cette notion occidentale s’oppose à la conception du droit coutumier marocain, qui privilégie l’adhésion des populations à travers la Beï’a ou acte d’allégeance. Le Maroc au XIXème siècle, de par sa position géographique et ses richesses naturelles suscite, la convoitise des pays européens et notamment de la France présente en Algérie, et de l’Espagne installée dans les enclaves septentrionales et à partir de 1884 au Rio de Oro.
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