Comment le royaume a perdu, l’un après l’autre, plusieurs places et territoires, tant au nord, au sud, qu’à l’est. Et comment il a pu recouvrer une partie de ces territoires, alors que le sort des autres reste encore en suspens…
Le Maroc au XIXème siècle, de par sa position géographique et ses richesses naturelles suscite, la convoitise des pays européens et notamment de la France présente en Algérie, et de l’Espagne installée dans les enclaves septentrionales et à partir de 1884 au Rio de Oro. À la suite de tractations diplomatiques, de traités secrets et d’arrangements territoriaux entre des états européens intéressés au devenir du Maroc, son sort sera scellé à la conférence d’Algésiras (mars 1906), donnant à la France et à l’Espagne la possibilité d’introduire un certain nombre de réformes qui conduiront au partage du Maroc par ces deux états via le traité du protectorat du 30 mars 1912. Cette politique de troc et de démembrement du Maroc menée par les puissances européennes a été dénoncée avec véhémence par Jean Jaurès en ces termes : «Il est entendu qu’il y a des portions d’humanité dont les grands peuples modernes disposent comme des matières à échange. Les Marocains, selon les hasards des combinaisons et des diplomaties, sont destinés successivement à l’Allemagne, à l’Angleterre, à la France à l’Espagne…». (dans «Le Maroc face aux impérialismes, 1415-1916», de Charles André Julien).
Par Mohamed Lamouri
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