Entre le roman historique et le conte, Ahmed Toufiq a dessiné un beau portrait de femme, mais Avec un souci du détail déroutant.
On entre dans Les voisines d’Abou Moussa, ce roman qui remonte le temps et s’arrête au début du XIVe siècle, comme on entre dans un conte. Ministre du sultan de Fès, Abou Salim al-Jurâi demande l’hospitalité au juge Ibn al-Hafid à Salé. Compte tenu de l’intérêt qu’Ahmed Toufiq porte à l’histoire, on pourrait croire que le récit va nous conduire dans les méandres des tractations politiques et porter des événements marquants de l’époque sur le devant de la scène littéraire, en guise d’illustration de ce que peut être le roman historique. Ce n’est pas la direction choisie par l’écrivain. Et si les hommes dans ce livre occupent bien leur place, tantôt cruels et cyniques, esclaves du pouvoir et tyrans vaniteux, tantôt hommes de foi, visionnaires et tolérants, ils s’effacent devant le portrait d’une femme, Chama, et d’autres femmes, aux prises avec leur destin que la main des hommes tente sans succès de réduire. Comme pour rester fidèle à une tradition romanesque qui recompose à satiété le monde au travers du désir et de la séduction, le récit, dès les premières pages, oppose deux personnages à la fois emblématiques et contradictoires.
Par Mustapha Bencheikh
La suite de l’articles dans Zamane N°7
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