Les accords d’Algésiras de 1906 délimitaient les contours du Maroc colonial. Il y était décidé que la France occuperait la majeure partie du royaume chérifien, tandis que l’Espagne administrerait les zones nord et saharienne. Jusqu’en 1940, ce statut ne souffre d’aucune contestation et chacune des deux puissances tient sa place. Seulement, en cette année, la défaite de la France face à l’Allemagne nazie vient changer la donne. Dans un article publié par le quotidien britannique The Guardian, le journaliste William Horsfall Carter, ancien fonctionnaire au Foreign office entre 1943 et 1951, retrace le dilemme qui s’est alors posé au général Franco, chef de l’Etat espagnol depuis sa victoire lors de la guerre civile achevée en 1939. Avec la débâcle des Français et l’instauration du régime de Vichy un an plus tard, le courant nationaliste extrémiste issu des rangs du dictateur encourage ce dernier à profiter de la situation en conquérant la totalité du Maroc. La renaissance de l’empire espagnol est à ce moment évoqué. Le journaliste britannique rappelle les contraintes qui se sont imposées à Franco. Les Nazis, principaux soutiens du dictateur espagnol dans sa lutte contre les républicains, n’apprécient pas l’idée de démembrer l’empire colonial de Vichy dont ils comptent bien tirer profit. De plus, Madrid ne souhaite pas tenter un rapprochement avec Londres pour la restitution de Gibraltar. Une invasion du Maroc n’était donc pas le signal adéquat.
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