Comment la «mariée du nord» a vécu la guerre civile espagnole ? Une énigme que Zamane tentera d’élucider en reconstituant le rôle essentiel joué par Tanger dans la guerre qui a séparé / opposé franquistes et républicains… Retour sur ces années folles, marquées par une perpétuelle peur du lendemain.
Tanger, le 18 juillet 1936. La veille, l’armée coloniale du protectorat espagnol dans le nord du Maroc lance un coup d’Etat contre le Gouvernement de la République, secondé dans plusieurs régions militaires de l’Espagne. Les navires loyaux au Gouvernement reçoivent l’ordre de s’acheminer à la baie de Tanger, avec la mission d’empêcher que les troupes du protectorat puissent passer à l’Andalousie pour renforcer le général Queipo de Llano qui a triomphé à Séville et Cadix.
Les équipages des navires restent fidèles à la République et, dans certains cas, arrêtent les commandants, partisans des insurgés. Il y a même des affrontements qui provoquent des morts et blessés. Quelques-uns sont transférés à l’hôpital espagnol de Tanger que dirige un médecin militaire, Manuel Amieva, qui sera pendant toute la guerre la tête visible des insurgés à Tanger.
Le Consul espagnol, le républicain José Prieto del Río, reste en contact avec les équipages et offre de l’aide pour leur permettre de remplir leur mission. Un problème important se présente : l’approvisionnement en fuel, que les compagnies britanniques et américaines refusent de livrer, oblige à le faire venir de Malaga, encore républicaine.
Par Bernabé López García
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