Les croyances dans l’Arabie préislamique ont toujours constitué une énigme pour les chercheurs, qui se confrontaient d’une part à un texte coranique foncièrement ancré dans un contexte monothéiste, et d’autre part, à une tradition islamique présentant l’Arabie comme une terre de Jahiliya, de paganisme, isolée et ignorante. Une énigme que des récentes études scientifiques menées sur le terrain sont en passe de résoudre…
«Si quelqu’un, au cours d’un voyage, faisait halte quelque part, il ramassait quelques pierres et en choisissait la plus belle pour en faire son dieu. Les trois autres servaient de trépied à sa marmite. À son départ, il abandonnait la pierre et il agissait de même lors d’une autre halte». Cette description de l’Arabe de la Jahiliya faite par Hisham Ibnou Al-Kalbi (737-821) dans son fameux «Livre des Idoles (Kitab Al Asnam)» vient appuyer une idée que tous les savants musulmans qui se sont intéressés à l’Arabie préislamique véhiculent : avant la Révélation, l’Arabie était plongée dans le noir, dans des croyances primitives, le culte des pierres…
L’image, façonnée par les savants musulmans des premiers siècles de l’hégire, a été progressivement ancrée dans l’imaginaire populaire moderne par toute la production cinématographique et télévisuelle sur les débuts de l’Islam, comme avec le film «Arrisala», les séries à succès «Omar Ibn Al Khattab» et «Saqr Qoraich». Sans oublier les prêches dans les mosquées, les manuels scolaires, et toute la production écrite sur les débuts de l’Islam ou sur la vie du prophète.
Par Mehdi Michbal
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